Monsieur,
Dans la liste de mes rêves les plus chers figurait celui de vous rencontrer. Rêve que je partageais sans doute avec des millions d’autres personnes dans le monde. Maintenant, je replie doucement ce vieux rêve car je peux vous rencontrer : vous appartenez désormais à l’Histoire et je peux ajouter votre mémoire à mon coffret, celui que je transmettrais aux miens.
Un jour, Monsieur, je m’assoirais près de mes enfants et je leur lirais votre histoire. Un jour, mes enfants s’assoiront près de leurs enfants et ils leur liront votre histoire. Grâce à vous, je sais et grâce à vous, je continuerais à apprendre.
Je sais de qui parler, lorsque viendra le temps d’expliquer à mes enfants ce qu’est un homme de courage et de conviction.
Je sais de quels principes s’inspirer lorsque viendra le temps d’élever les miens.
Je sais l’importance de la réconciliation. Avec soi-même et avec son prochain.
Je sais la valeur du pardon.
Je sais le précieux de l’égalité.
Je sais qu’il est possible de rendre les hommes et soi-même, meilleurs.
Je sais le bien que créent l’humilité, l’humour et l’audace.
A votre disparition, Monsieur, le monde et moi-même, nous nous rappelons ces hautes valeurs que vous avez portées à bout de bras et que paradoxalement, nous sommes en train de bafouer, plus que jamais. La preuve, Monsieur, que nous avons encore beaucoup à apprendre sur la vie, sur les Hommes, sur nous-mêmes et sur l’héritage que vous nous avez légué.
Je sais, Monsieur, que je n’en sais pas assez. Je sais bien que je suis loin de savoir. Aussi, la meilleure manière de vous rendre hommage, Monsieur, est de continuer à apprendre et apprendre à agir. Et que Dieu nous vienne en aide, car le temps d’agir est maintenant venu.
Monsieur, merci. Je vous souhaite une bonne route.